« On peut parler d’une “disciplinarisation” du corps : on apprend à s’asseoir. »   (Michèle Jolé)

Le fiston grandissait, il approchait de son premier anniversaire, la position assise était acquise depuis un bon moment. L’entourage familial s’était alors mis à l’encourager à s’asseoir comme un grand. Des chaises miniatures avaient été mises à sa disposition et, à mon plus grand agacement, il était incité à singer la position de l’adulte (occidental) pour vaquer à ses activités d’enfant (dessiner, jouer…). Le dressage aux bonnes manières avait commencé et je remarquais, vision d’horreur, que sa posture se modifiait rapidement : il était en train de perdre sa relation naturelle au sol et sa souplesse de bébé.

J’entrepris alors de lutter contre cet amoindrissement socialement programmé. En bannissant les chaises, en instaurant la posture dite du tailleur comme posture usuelle (y compris pour moi-même, dans la mesure de ce que permet mon corps, puisqu’il faut bien donner l’exemple ), en bricolant une petite table pour lui permettre de se livrer à ses activités favorites tout en restant au sol.

Quelques chutes de contreplaqué léger et tendre (du peuplier), un peu de colle, une douzaine de vis et un reste de peinture m’ont permis de réaliser à peu de frais ce petit bureau ergonomique, fonctionnel et très aisément transportable que le fiston a immédiatement adopté en complément mobile de sa grande table basse habituelle.

C’était à la fin de l’été, presque six mois se sont écoulés depuis et je suis soulagé. Non seulement le fiston a retrouvé son rapport au sol et des hanches souples mais la posture du tailleur est désormais celle qu’il adopte spontanément en presque toutes circonstances. Et il y est très à l’aise, Dieu merci.

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Si vous n’êtes pas convaincu, vous pouvez éventuellement lire cet article (On révèle toujours « un peu de son âme à la manière de poser son cul ».

 

(les dimensions de ce petit bureau “de yogi” : longueur 57 cm, largeur 35 cm, hauteur 25 cm).