Je suis le bienheureux père d’un merveilleux fiston né en l’an deux mille quinze. Avant même de voir le jour, ce garçon me surpassait déjà en tout. Au mieux, j’ai sur lui la supériorité toute provisoire de la force physique et d’un demi-siècle d’expérience de la vie sur Terre. Il a tout de suite été évident que je devais me mettre à son service sans barguigner ou, plus précisément, au service de l’enfance universelle qu’il incarne près de moi. Contrairement aux apparences et aux vieilles mœurs éducatives, il me guide bien davantage que je le guide et voici comment les choses se passent : je lui fais part des conventions qui régissent notre société moderne, il me re-connecte avec ce que la vie a de plus essentiel. C’est avec l’idée qu’elles pourraient être utiles à autrui que je vais tenter de consigner ici, comme dans un carnet de bord apériodique, les principales péripéties de cette épopée. Quand la paternité ne me mobilise pas, j’enseigne les rudiments de la typographie et je pratique la sculpture.
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