Les enfants grandissent et changent avec une telle rapidité que les souvenirs d’hier semblent ceux de l’an dernier et que ceux de l’an dernier semblent ceux d’il y a dix ans. Les plus anciens s’abîment dans les confins de la mémoire, talonnés et pressés par les suivants. Que l’un d’entre eux, particulièrement émouvant, revienne à la surface et c’est une infinie nostalgie qui me submerge alors. Et dire que je n’ai rien écrit de ta première année qui fut pourtant si débordante d’émerveillements. Tout ce que je n’ai pas rédigé, ou photographié, ou filmé, est irrémédiablement perdu. Comme un continent englouti, comme une Atlantide.